Conversion des fécondations in vitro (FIV) en inséminations intra-utérines (IIU) en cas de mauvaise réponse à la stimulation ovarienne

PE. BOUET, D. MARGOTTIN, V. COURTAY, H. EL HACHEM, V. FERRE, P. MAY-PANLOUP, C. MORINIERE (CHU d’ANGERS , Angers - CHU de MONTREAL, Montréal) - Poster P004 et

La communication de PE. BOUET porte sur l’absence de consensus de prise en charge des patientes présentant une réponse « mauvaise » ou inadéquate lors de la stimulation ovarienne en traitement de fécondation in vitro (FIV).

Pour les auteurs, trois options sont possibles :
- annulation du cycle,
- ponction ovocytaire malgré la présente d’un faible nombre de follicules,
- conversion du traitement en insémination intra-utérine.

Cette étude rétrospective multicentrique a été réalisée entre janvier 2010 et décembre 2013 et a inclus des patientes ayant eu une conversion entre IIU au décours d’une induction d’ovulation initialement mise en place pour une FIV.

407 cycles de conversion en IIU ont été étudiés.

Un sous-groupe a été analysé et comportait des patientes définies comme « mauvaises répondeuses », selon les critères de Bologne, c’est-à-dire remplissant au moins 2 des 3 critères suivants : âge de la femme supérieur à plus de 40 ans, antécédents de mauvaise réponse ovarienne lors d’un cycle précédent, réserve ovarienne basse (compte de follicules pré-antraux inférieurs à 7 ou dosage d’hormone anti-müllerienne (AMH inférieure à 1,1 ng/ml).

Les résultats ont été analysés en termes de taux de grossesse après traitement d’IIU.

La conversion en IIU a été réalisée lorsque la perméabilité tubaire et le bilan spermatique étaient normaux.

Résultats 
L’âge moyen des patientes incluses était de 36 ans +/- 4,3.
Le compte moyen de follicules pré-antraux était de 9 +/- 5, les dosages moyens d’hormone FSH et AMH étaient respectivement de 9,2 +/- 4 UI/l et de 1,45 ng/ml.

Dans le sous-groupe « mauvaises répondeuses », 148 IIU ont été réalisées.

Dans le groupe concernant toutes les patientes, le taux de grossesses cliniques était de 13 % et le taux de naissances à terme était de 9%.
Dans le sous-groupe « mauvaises répondeuses », le taux de naissances à terme était  de 8,1 % ; lorsque l’âge de la patiente était égal ou supérieur à 40 ans, le taux de naissances à terme était de 2,8 %.

Faut-il interrompre le traitement lorsque la maturation du nombre de follicules est faible ?
Selon les auteurs, non, puisque lorsqu’il existait, le jour de la ponction, 1, 2 ou 3 follicules matures, les taux de grossesses à terme sont respectivement de 6,2 %, 8,5 % et 12,8 %.

(NDLR : les auteurs n’évoquent pas les taux de grossesses multiples dans le cas d’inséminations intra-utérines lorsque le nombre de follicules est de 3 ou plus de 3 follicules matures le jour du déclenchement de l’ovulation.)

CONCLUSION
La conversion des fécondations in vitro en inséminations intra-utérines, lorsque l’induction d’ovulation est « faible » ou inadéquate, reste une option intéressante devant être discutée avec les couples.
Lorsque l’âge de la patiente est de 40 ans ou plus, ou lorsque le nombre de follicules matures retrouvés en échographie est de 2 ou 3, les résultats de conversion en inséminations intra-utérines restent « satisfaisants », notamment en tenant compte de l’âge de la femme.